Médicomage – « Votre femme est à côté monsieur, c’est un garçon. »

Homme – « Très bien, dites à ma femme que je suis parti au ministère pour une affaire urgente. »

Telle fut la décevante réaction d’Orion Black le jour de la naissance de son digne héritier, Sirius Black. L’enfant ne représentait pour lui que la continuité de sa lignée et, à peine sorti du ventre de sa mère, il était plutôt difficile d’en tirer quelque profit que ce soit. Non, lecteur, notre histoire ne commence pas par « Il était une fois, dans un monde merveilleux ». D’abord, parce que nous n’avons pas le moins du monde affaire ici à un conte de fées. En outre, si l’univers dans lequel Sirius a grandit pourrait être qualifié de magique – et ne voyez là rien de réellement positif –, on ne peut absolument pas le définir comme merveilleux. J’ai tenu à commencer par une scène comme celle-ci, pas pour donner le ton à l’histoire – parce qu’on ne peut absolument pas dire que la vie de notre jeune homme a été malheureuse ou désastreuse –, mais plutôt pour que le contexte familial soit bien clair. Sirius n’était pas indésiré, ses parents souhaitaient tous deux un enfant, mais il avait une valeur plus marchande qu’émotionnelle à leurs yeux. L’héritier des Black, l’ainé, la descendance. Un petit bébé qui n’avait de valeur que parce qu’il partageait avec ses parents un sang pur et un nom reconnu. Ce manque d’amour inconditionnel et de reconnaissance influera sur l’ensemble de sa vie… Et peut-être pas de la façon qu’on aurait imaginée. Allez, maintenant que notre contexte est posé, lecteur, il est temps d’attaquer le reste.